LE CHATEAU DE CHAVILLE
RESTITUE EN 3D A LA FIN DU XVIIe SIECLE


 
 

MICHEL LE TELLIER III
(1603-1685)


Seigneur de Chaville de 1617 à 1685


Détail d'un portrait de Michel Le Tellier par Robert Nanteuil, 1667. 
(Collection particulière)



L'ascension de Michel Le Tellier est rapide et sa fortune considérable.

Il devient conseiller d'Etat au Grand conseil dès 1624, maître des requêtes en 1639, intendant de justice de l'armée de Piémont en 1640. Remarqué par Mazarin pour ses compétences et sa fidélité, il devient son protégé et lui doit sa nomination au Secrétariat d'Etat à la guerre en 1643. A ce titre, il réforme et modernise l'armée. 

Louis XIV apprécie ses compétences et le nomme Chancelier de France et Garde des Sceaux en 1677, fonction qu'il occupe jusqu'à son décès, en 1685.

En 1617, il hérite de la seigneurie de Chaville, domaine qui appartient à sa famille depuis plusieurs générations. Il l'augmente considérablement par des achats ou des échanges.

En savoir plus sur les acquisitions de Michel Le Tellier.




Avec l'aide de son architecte Charles Chamois et d'André Le Nôtrelesquels se connaissent et travaillent ensemble depuis de nombreuses années - il conçoit un nouveau château et son jardin pour Chaville, domaine qui appartient à sa famille depuis plusieurs générations. La phase principale des travaux se situe entre 1655 et 1665. 

Primi Visconti, chroniqueur de la vie à la cour du roi de France, rapporte dans ses Mémoires, à l'année 1674 (1988, p. 54) : "Le marquis de Dangeau et l'abbé de Chavigny me menèrent en visite chez M. Le Tellier, à ses "Délices" de Chaville". C'est par ce terme de "délices" que le chancelier nomme les beautés de son jardin, et les embellissements successifs qu'il y réalise.
 





Acte notarié "fait et passé au chasteau de Chaville,
l'an mil six cent quatre vingt, le vingt sixième jour de nobembre",
portant la signature de Michel Le Tellier.

(Archives nationales, MC, LXXV 203)
 





 
La reconstruction d'un nouveau domaine
au milieu du XVIIe siècle

 
Dans les années 1660, Michel Le Tellier entreprend à Chaville ce que Nicolas Fouquet entreprend à Vaux, et ce qu'Abel Servien a réalisé à Meudon. 


Plan du domaine de Chaville, vers 1660.
(Archives Départementales des Yvelines, A 149 / 1)
 

Ce plan dévoile les premiers aménagements des jardins, vers 1660, au cours de l'achèvement du château pour Michel Le Tellier. 

Il faut noter : 
-l'absence de bassin au bout du second parterre ; 
-l'absence des cascades tout le long des allées latérales de la Pelouse ;
-à l'emplacement du futur "nouveau parterre", le Nôtre fait réaliser un parterre latéral, qui rappelle notamment celui de la Couronne, à Vaux. 
-on note l'absence de création de bosquets dans les parties latérales.
-les jardins du levant n'existent pas encore : une simple pelouse y est aménagée.
-au couchant, le bois a bien été créé, mais le bosquet de l'Isle n'existe pas encore.

En définitive, ce plan montre quel fut le lent processus de création des jardins de Chaville. Les embellissements des jardins ont été progressifs, sur une durée d'environ 40 ans. 





 

Comparaison des plans de Vaux et de Chaville
(Schéma de Franck Devedjian, 2014)

 

En confrontant les plans de Vaux et de Chaville, on découvre que le parterre de la Courronne de Vaux est organisé de la même manière que celui réalisé latéralement à Chaville, à l'est du second parterre. André Le Nôtre utilise ainsi le même vocabulaire, et les mêmes règles de proportions. 

 






Portrait de Michel Le Tellier par Robert Nanteuil, 1674.
(Collection du Metropolitain Museum of New York)
 
Robert Nanteuil - le plus grand portraitiste du XVIIe siècle - a su donner au chancelier une gravité non dénuée de bienveillance. Les deux hommes se connaissaient bien  et les portraits gravés de Michel Le Tellier sont les plus nombreux dans l'oeuvre de Nanteuil, ainsi que l'a souligné Audrey ADAMCZAK (2011). 








Après sa mort
 
A la mort du chancelier, en 1685, la propriété du domaine de Chaville revient à sa veuve, Elisabeth Turpin (ca.1607-1698). Néanmoins, c’est son fils, François-Michel, marquis de Louvois (1641-1691), propriétaire depuis 1679 du domaine de Meudon, qui en assure la gestion. Le domaine est déjà dans une quasi-perfection et Louvois se contente de l'embellir ponctuellement durant les quelques années où il en a la charge.

En décembre 1695, le Roi presse Elisabeth Turpin de lui vendre sa propriété de Chaville pour l’offrir à son fils, Monseigneur le Dauphin. C'est qu'en juin de la même année, il vient de lui offrir le domaine de Meudon acquis auprès d’Anne de Souvré, veuve du marquis de Louvois. 


 




Détail du portrait de Louvois par Robert Nanteuil, 1677.
(Collection particulière)

 
 



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