Acte notarié "fait et passé au chasteau de Chaville,
l'an mil six cent quatre vingt, le vingt sixième jour de nobembre",
portant la signature de Michel Le Tellier.
(Archives nationales, MC, LXXV 203)
La reconstruction d'un nouveau domaine
au milieu du XVIIe siècle Dans les années 1660, Michel Le Tellier entreprend à Chaville ce que Nicolas Fouquet entreprend à Vaux, et ce qu'Abel Servien a réalisé à Meudon. Plan du domaine de Chaville, vers 1660.
(Archives Départementales des Yvelines, A 149 / 1)
Ce plan dévoile les premiers aménagements des jardins, vers 1660, au cours de l'achèvement du château pour Michel Le Tellier.
Il faut noter :
-l'absence de bassin au bout du second parterre ;
-l'absence des cascades tout le long des allées latérales de la Pelouse ;
-à l'emplacement du futur "nouveau parterre", le Nôtre fait réaliser un parterre latéral, qui rappelle notamment celui de la Couronne, à Vaux.
-on note l'absence de création de bosquets dans les parties latérales.
-les jardins du levant n'existent pas encore : une simple pelouse y est aménagée.
-au couchant, le bois a bien été créé, mais le bosquet de l'Isle n'existe pas encore.
En définitive, ce plan montre quel fut le lent processus de création des jardins de Chaville. Les embellissements des jardins ont été progressifs, sur une durée d'environ 40 ans.
Comparaison des plans de Vaux et de Chaville
(Schéma de Franck Devedjian, 2014)
En confrontant les plans de Vaux et de Chaville, on découvre que le parterre de la Courronne de Vaux est organisé de la même manière que celui réalisé latéralement à Chaville, à l'est du second parterre. André Le Nôtre utilise ainsi le même vocabulaire, et les mêmes règles de proportions.
Portrait de Michel Le Tellier par Robert Nanteuil, 1674. (Collection du Metropolitain Museum of New York) Robert Nanteuil - le plus grand portraitiste du XVIIe siècle - a su donner au chancelier une gravité non dénuée de bienveillance. Les deux hommes se connaissaient bien et les portraits gravés de Michel Le Tellier sont les plus nombreux dans l'oeuvre de Nanteuil, ainsi que l'a souligné Audrey ADAMCZAK (2011).
Après sa mort
A la mort du chancelier, en 1685, la propriété du domaine de Chaville revient à sa veuve, Elisabeth Turpin (ca.1607-1698). Néanmoins, c’est son fils, François-Michel, marquis de Louvois (1641-1691), propriétaire depuis 1679 du domaine de Meudon, qui en assure la gestion. Le domaine est déjà dans une quasi-perfection et Louvois se contente de l'embellir ponctuellement durant les quelques années où il en a la charge.
En décembre 1695, le Roi presse Elisabeth Turpin de lui vendre sa propriété de Chaville pour l’offrir à son fils, Monseigneur le Dauphin. C'est qu'en juin de la même année, il vient de lui offrir le domaine de Meudon acquis auprès d’Anne de Souvré, veuve du marquis de Louvois. Détail du portrait de Louvois par Robert Nanteuil, 1677.
(Collection particulière)